Obsolescence déprogrammée

Objects chéris, vestiges d’une tranche de vie, témoins de secrets. Ils nous encombrent penderies, tiroirs, étagères et embellissent nos nids de souvenirs visuels. Après un long partage avec lui, l’objet nous lâche. Par affection du service rendu, ne pouvant s’en séparer, l’objet se cantonne à un rôle décoratif ou honorifique,  visible de tous ou soigneusement caché dans un tiroir ou au fond d’un grenier. Utilité primaire perdue, faute de performance, d’évolution, de goût du jour. Dès ses premières chaussures, notre environnement matériel ne nous entoure que pour mieux disparaître. Qui a toujours sa première paire de 18 qu’il ne peux plus enfiler depuis plus d’un demi-siècle ? Moi !!! Certains objects nous poursuivent de déménagements en nouvelle résidence et perdent leur position dans notre environnement à chaque migration. Comment redonner l’usage à nos reliques originelles.

Un peu d’histoire

Né de l’industrie des ampoules à filament, l’obsolescence programmée nous entoure chaque instant. Une ampoule centenaire située dans la caserne de pompiers de Livermore, en Californie, l’éclaire sans que son filament ne se soit brûlé ou cassé une seule fois ! Cette ampoule a été produite par l’entreprise Shelby Electric Company dans l’Ohio en 1901, il se dit qu’elle a été éteinte seulement à deux reprises. En 1924, le cartel Phœbus (entre les fabricants d’ampoules Osram, Philips, General Electric etc.) a servi à limiter la durée de vie d’ampoules (1000 heures) avec amende aux compagnies contrevenantes. Le monde industriel nous envahi d’accessoires indispensables aussitôt désuets. Avec la mode, par sa nature, chaque défilé sonne le glas du dernier achat coup de coeur. Du dernier téléphone, déjà obsolète, à son anti virus qui rame pour rester à jour, la course s’accélère pour le grand remplacement de nos assistants du quotidien. La toile planétaire attise l’up2date, les actualités déferlent en direct live sans filtre. Sans l’analyse du flux de données et son emprise, nous sommes les cobayes bombardés de l’explosion du virtuel. Ses radiations nous donneront-elles des cancers du cerveau ? Notre modèle social résistera t’il au sans contact ?

Ne jamais le quitter

Nous avons pourtant partagé de grands moments avec certains d’entre eux. Voyages en Simca, R5 ou 106 : sans eux, jamais l’excursion n’aurait pu aboutir. Leur patine témoigne du contact charnel longtemps partagé. Bouteilles trop vite bues, instruments d’étude, chaussures trop usées par les cents pas modelant la jeunesse.

Nos souvenirs s’attachent à ses compagnons d’instants charnières, parfois seuls vestiges de la plaque sensible de notre affectif. La perte de leur fonction primaire n’a pas eu raison de leur destinée éphémère, et par affection éperdue, a échappé au vide ordure.

Parfois relégué à une suspension décorative au coeur de notre habitat, l’objet a perdu sa substance initiale. Il trône au milieu de la place, poumon de notre essence, inerte, en panne.

Idée lumineuse

Simple idée lumineuse : redorer l’éclat de ses objets désuets. Inverser le sens de l’obsolète et donner une fonction lumineuse à l’inséparable.

Lumière la nuit, il reprend son authenticité au matin. Sa vie nocturne le dévoile sous un nouveau jour.Tout luminaire perd son essence dès qu’il est éteint, devenant ersatz décoratif.

Quant à l’objet chéri dans notre mémoire, il est devenu inutile et encombre nos greniers ou nos étagères. En le transformant en luminaire, c’est lui retrouver sa flamme originelle, le mettre en valeur dès que la nuit tombe, lui trouver une nouvelle place utile dans notre espace de vie.

Certains objets pourront même être transformés sans être abimé, pouvant revenir à leur état initial naturel si nous en décidons.

Choix des matériaux

Les ampoules ont évolué. Le filament à obsolescence programmée a été remplacé par l’ampoule basse consommation (ressemblant plus à un tube fluorescent) et nous avons perdu la rapidité d’allumage et la qualité de lumière. Puis sont arrivée les ampoules LED.